Article SudPresse du vendredi 27/09/2019
Le problème de fonds pour les retraites :
Jusqu’à aujourd’hui, on peut estimer que 3 à 4 travailleurs actifs fonctionnaient pour payer la retraite d’une personne. Facile pour le financement des retraites ! Si un travailleur est un cheval et que le pensionné est un cocher, pour un attelage, cela donnerait plus ou moins comme sur la photo de gauche : chaque cheval n’a pas trop de mal.
Bientôt, ce sera plutôt comme ceci. Un travailleur cotisera pour un pensionné. C’est plus compliqué à suivre et à payer !
Je force évidemment le « trait » mais c’est pour faciliter la compréhension.
Pour une administration communale, lorsque une commune engage, elle peut opter entre deux grands statuts : du personnel contractuel (sous contrat) ou nommé (statutaire).
- Les salaires nets sont équivalents;
- Les cotisations sociales de la commune sont plus fortes pour le personnel statutaires;
- La pension future est à charge de la commune pour ce même personnel, il est à charge de l’ONSS pour les contractuels;
- Le montant de la retraite du travailleur statutaire est plus important que pour le travailleur statutaire.
Gâteau d’anniversaire d’un pensionné statutaire.
La commune doit prendre en charge la retraite des employés statutaires, dits « nommés ». Les taux de cotisations sociales du personnel nommé sont de plus de 40% et cela explique entre autres, le différentiel à la pension, qui peut être très impressionnant entre un ancien membre du personnel contractuel et un autre « nommé ». Pour les salaires les plus élevés, la différence à la retraite est proche du simple au double.
On tire vite la conclusion qu’une commune a plus intérêt à engager des contractuels plutôt que des statutaires. C’est ce qui s’est produit ces dernières années. Avec cette tendance, les caisses de retraite des pensionnés nommés sont devenues exsangues car les statutaires qui cotisent sont de moins en moins nombreux à cotiser, pour des retraités sans cesse plus nombreux.
Plus une commune envoie du personnel à la retraite sans engager de statutaires, plus elle est pénalisée par une cotisation complémentaire. Elle comble ainsi le déficit qu’elle provoque.
Si la caisse de retraite de la commune se vide trop vite, la commune doit la remplir pour maintenir le niveau à flot.
Les difficultés à venir sont estimées pour 2023, à Philippeville. Plus un symptôme est analysé tôt, plus il est facile de l’évaluer, le circonscrire et le traiter ! C’est particulièrement vrai pour le personnel âgé de 50 ans, proche de la retraite, pour qui il sera plus difficile de payer une retraite digne de ce nom.
Or, actuellement, la majorité en place ne dispose d’aucune projection fiable et nous naviguons à vue. Nous voulons des explications claires, qui ne se limitent pas à « Yaka » et « Yakapa ».
Nos projets
Le but de notre intervention est de :
- S’engager à maintenir (poste pour poste) absolument le nombre de membres du personnel statutaire. Ainsi, nous payons certes des charges supplémentaires mais c’est au bénéfice de nos employés qui habitent à Philippeville ou à proximité;
- Stipuler que si nous n’engageons que du personnel contractuel, nous devrons payer des pénalités, qui ne donnent aucun droit à nos travailleurs;
- Constituer des droits pour le personnel contractuel fondamentalement discriminé par une pension plus faible, par un fonds de pension qui est triplement subsidié;
- Contacter les organismes de prêt régionaux pour obtenir des études fiables sur le financement et des projections correctes (celles que nous avons à notre disposition datent de 2017) ainsi que des aides financières sur les taux d’intérêt et les lignes de crédit;
- Contacter le Ministre des Pouvoirs Locaux et la Task Force, qui planche sur le paiement des pensions du personnel contractuel pour exposer nos demandes;
- Signaler que si l’immense majorité des communes flamandes se sont lancées dans cette procédure, c’est parce que le vieillissement démographique est un peu plus rapide que chez nous. Nous pouvons suivre leur exemple.
- Motiver notre personnel d’active en leur facilitant l’accès aux périodes de formation, pour prétendre légalement et légitimement aux postes statutaires. La motivation du personnel est un leitmotiv pour nous;