En ce bas monde, les choses sont bien éphémères. Hier encore, un haut fonctionnaire nous apprenait qu’une de nos anciennes infrastructures de loisirs figurait comme modèle du genre, en matière touristique, au début des années 80. 40 ans plus tard, on voit ce qu’il en est advenu. Héraclite et Socrate, repris par nos illustres Pierre Baudrez et Jean Foucart, ne disaient-ils pas : « Panta rei » en grec et en français : « Tout passe. Tout fout le camp ».
Cette digression philosophique veut faire prendre conscience que vouloir agir et passer à l’action fait croire à l’illusion que nous pouvons posséder la ville et les campagnes et les transformer, à souhait. Tout cela est impossible et vain, sauf à penser qu’un régime autoritaire, qui passera lui-aussi, nous y contraigne.
Philippeville est ce qu’elle est, avec les finances communales, que nous connaissons tous. Il y a peu d’argent et les infrastructures communales ne sont pas toujours en bon état, elles non plus.
Cependant, les habitants de ces nouveaux villages ont réussi la prouesse de développer ce que j’appelle un nouveau municipalisme. Ils assurent un service minimum pour les infrastructures publiques, pour une modeste contribution de leurs habitants, en réalisant parfois même des bonis, rendus publics comme il se doit. Ainsi, « La Forêt » peut-elle s’enorgueillir de routes que beaucoup de villages envient.
Nos gens prennent le pouvoir sur leur vie petit-à-petit, une liberté qui leur est due comme à tout un chacun.
Il reste que le gouvernement wallon, sollicité par eux et désireux de planifier le fonctionnement politique, n’est pas insensible à ce sujet.
Phil’Citoyens a contacté le cabinet du Ministre compétent, Mr Dermagne, auquel nous sommes apparentés. Nous avons reçu la copie d’une question parlementaire d’un député zélé, très attentif à la question, à savoir Mr Dodrimont. La politique annoncée pour le logement est très ambitieuse et les informations ont été transmises, à l’Administration et aux personnes concernées.
Cependant, chacun sait que les finances de la Région Wallonne ne sont pas au beau fixe, elles non plus. Il ne faudra pas s’attendre à des miracles, surtout avec l’hiver qui s’annonce froid et les étés dramatiquement secs ; les conflits sociaux sourdent déjà pour les écoles et les soins de santé.
Dès lors, que reste-t-il à offrir en réponse à nos concitoyens, sinon notre Parole d’Homme ?
C’est très peu et beaucoup à la fois ! « Toutes les choses ont été faites par la Parole, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. »
L’idée de créer un point de contact mensuel avec les élus permettra d’échanger les possibilités de chacun et surtout de réduire l’insécurité juridique, liée à la propriété privée et la gestion des avoirs des diverses ASBL comme de la commune. Les questions telles que :
Quelles contributions faudra-t-il payer pour les habitants ?
Installera-t-on des compteurs « Linky » pour l’électricité, l’eau et les télécoms, sachant que ce sont des compteurs qui sont probablement dangereux pour la santé et menacent notre vie privée ?
Les ASBL sont-elles disposées à payer une quote-part?
Les habitants doivent-ils continuer à payer leurs cotisations aux ASBL ?
Comment préparer au mieux le terrain pour appliquer rapidement les décrets régionaux à venir ?
Comment sensibiliser nos députés et ministres et sur quels sujets particuliers, pour ne pas s’éparpiller?
S’il est bien des commissions du conseil, qui doivent se tenir, c’est bien de ce type-là : des commissions fraternelles, d’échange et de compagnonnage. Ce point de contact est une reconnaissance effective et concrète de la validité des idées de nos gens.
Nous devons les entendre. Ce serait l’occasion d’organiser les débats autour des affaires ponctuelles et urgentes, lorsqu’il y a un manque d’eau par exemple, en adaptant les Commissions des Travaux, des Finances ou des Affaires Générales (au choix) et sans jeton de présence, pour la neutralité budgétaire.
Autant trouver des arrangements globaux et publics et devancer le gouvernement wallon, pour lui signifier que nous sommes attentifs à leur travail.
Paul Pirson et Eric Baudoin pour Phil’Citoyens au conseil communal du 25 octobre 2019.