Chaque année, nous vieillissons au rythme impressionnant d’une année par an, comme le déclarait un professeur de démographie. Les fonctionnaires communaux ne dérogent pas à la règle. Une partie importante de notre personnel avance tout doucement vers l’âge du droit à prendre sa retraite. Cette année, 4 membres du personnel sont déjà partis et d’autres suivront bientôt.
Des recrutements ont déjà eu lieu. Il concerne essentiellement les employés. Bizarrement, pas les ouvriers et pourtant, les besoins ne manquent pas. Au contraire ! Comme le proférait Coluche, « le monde appartient à ceux dont les ouvriers se lèvent tôt ». Nous pensons que le nombre des ouvriers doit rester stable, surtout pour la main d’œuvre qualifiée. En effet, celle-ci est amenée, de plus en plus, à assurer un rôle d’encadrement, par l’emploi des travailleurs PFI et autres articles 60. Voici notre comparaison de stratégies possibles, qui fondent notre choix.
Le recours à la sous-traitance est indispensable, pour les grands chantiers. Cela évite l’achat de gros matériel. Ce dernier est coûteux et il peut devenir rapidement sous-utilisé, quand les chantiers ne se succèdent pas pour les amortir. Pire encore, pour éviter le « chômage » de ces machines, on est tenté de les faire tourner, même quand d’autres méthodes sont plus efficaces ou d’autres chantiers plus importants sont à exécuter. Un exemple pour Philippeville : la brosse-aspirateur de Philippeville.
Le recours à la sous-traitance peut accélérer les délais des travaux.
La loi peut même obliger à engager des externes, pour des raisons techniques. Souvent, c’est le bon sens qui impose la sous-traitance. Nul n’est tout-puissant et faire tout soi-même n’est tout simplement pas envisageable.
Une idée serait également de s’associer plus fréquemment entre communes pour acquérir un matériel parfois onéreux et qui serait partagé entre les administrations acheteuses. Les accords entre communes ne sont pas monnaie courante. Travailler en ce sens permettrait de réaliser des économies substantielles en achat de matériel. Nous devons envisager des manières d’envisager la politique des travaux, pour épargner des deniers publics.
Faire accomplir les travaux publics par le personnel communal est une solution efficace aussi. Cela peut réduire la facture, surtout pour les petits travaux. De même, la succession de petits puis de gros chantiers peut faciliter la planification et les échéances des travaux communaux.
La réalisation des équipements par le personnel est une source de fierté personnelle, tout-à-fait louable, partagée par le personnel et la population.
Aussi, il est moins difficile de donner une consigne de travail à un ouvrier communal que la rédaction fastidieuse d’un cahier des charges et le passage d’un appel d’offre aux entrepreneurs, nécessitant des procédures administratives longues et inutiles. Pire encore, avec la complexité croissante des chantiers mêlant gaz, électricité, éclairage, communication 3G-4G-5G, revêtement en tous genres, recyclage de matériaux plus ou moins dangereux (parfois considérés exagérément dangereux),… le nombre des impétrants – expression consacrée, pour désigner l’ensemble des sous-traitants – peut devenir proprement incalculable !
Aussi, ce n’est un secret que pour ceux qui n’ont jamais fait de travaux chez eux, en cas de suppléments imprévus, la firme en place peut plus facilement négocier ses prix à la hausse, face à la commune, qui ne peut faire marche arrière.
Alors, que choisir ?
Sur les gros chantiers, les entreprises privées sont incontournables. Nos services communaux comptent toujours des ouvriers et employés de haut rang, en menuiserie, informatique, mécanique, pilotage de machines,… Se priver d’une telle main d’œuvre à court terme, c’est s’exposer à devoir passer par la sous-traitance systématiquement. Ou alors, il faudra se priver, par exemple, de certains fauchages de bord de route et se limiter uniquement aux à-côtés dangereux ou accepter des délais supplémentaires dans des travaux divers. Aussi, recruter tardivement dans la législature peut indiquer un engagement électoraliste. C’est de bonne guerre, dira-t-on…:-)
Notre choix :
Remplacer poste pour poste avec le principe « The right man at the right place ». Des engagements supplémentaires peuvent être effectués, si les investissements effectués sont raisonnables. Enfin, nous serons vigilants à ne pas tomber dans le travers si fréquent à l’heure actuelle, d’engager des cadres dirigeants surnuméraires, au détriment des personnes en front-office (autrement dit, en contact direct avec la clientèle et les usagers) ou du personnel ouvrier, qui est « la vitrine de la commune », selon le proverbe des mandataires communaux eux-mêmes.
On ne le dit jamais assez : le travailleur communal est un des rares ouvriers, qui œuvre en permanence, non seulement sous la surveillance de son chef de service mais aussi, sous l’attention (tantôt bienveillante, tantôt tatillonne) 😉 des usagers. Aussi, le personnel communal, doit parfois obéir à des consignes variables, avec les Collèges qui passent et les majorités qui se déchirent parfois. C’est donc un métier d’équilibriste, qui est essentiel au service public.